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29 mars 2023

Les changements climatiques font patiner… ou pas.

Il est de bonne guerre au Québec de dire, avec humour, que quelqu’un patine quand il cherche des réponses ou qu’il tente d’esquiver une question. On m’a beaucoup questionné cet hiver sur l’entretien d’une patinoire du district. Devant les questions de citoyens, je n’ai pas cherché à patiner, mais je me suis demandé : comment allons-nous continuer de patiner ? Nous faisons face à deux défis : les changements climatiques et la pénurie de main-d’œuvre.

Changements climatiques

Lorsqu’on évoque l’adaptation aux changements climatiques, on pense rapidement aux pluies abondantes et aux épisodes de chaleur intense l’été. Mais, il ne nous vient pas tout de suite à l’esprit l’impact qu’ils ont sur nos infrastructures de loisir hivernal. Pourtant la question est bien réelle.

L’hiver 2023 aura été difficile pour une bonne partie des patinoires extérieures de Drummondville. Les épisodes de redoux, de pluie, de neige, de grésil, qui parfois s’enchaînaient sans relâche sur quelques jours, ont rendu l’entretien des glaces extrêmement difficile. Quelles conclusions tirer de ce constat ?

La pénurie de main-d’œuvre et l’expertise d’entretien

Les patinoires extérieures sont presque toutes entretenues par les centres communautaires. C’est tout un art que seule l’expérience permet de bien maîtriser. Mais avec le temps, nous constatons que le problème de pénurie de main-d’œuvre a aussi des impacts dans les loisirs. Ce n’est pas tout le monde qui a le goût d’arroser par un temps glacial… et de recommencer à zéro, trois jours plus tard, à cause la pluie tombée.

Adapter nos infrastructures

En 2014, il y avait 34 sites de patinoires extérieures à Drummondville. Il en reste 18 en 2023 en plus des deux surfaces réfrigérées.

La lecture du Guide d’aménagement et d’entretien des patinoires extérieures publié en 2017 en collaboration avec l’Association québécoise du loisir municipal, sans faire de moi un expert, m’a amené à me poser des questions, alors qu’on s’apprête à construire une nouvelle patinoire dans le secteur près du Walmart.

Faudrait-il diminuer le nombre de glaces et mieux équiper les infrastructures à garder ? Devrait-on installer un toit sur les patinoires ? C’est onéreux. On les préserverait ainsi de la pluie et de la neige, mais les redoux feraient tout de même fondre la glace. Faut-il penser à revoir les surfaces sur lesquelles les glaces sont réalisées et améliorer celles des patinoires de quartiers existantes ? La Ville devrait-elle reprendre l’entretien des glaces afin de garder une expertise qui ne se perde pas ? Devrions-nous multiplier les patinoires réfrigérées ? Combien de patinoires réfrigérées serait-il raisonnable d’avoir à Drummondville ?

Les changements climatiques ont un impact très concret sur nos infrastructures. Les choix personnels que nous faisons ont, à la longue, une répercussion sur nos modes de vie. J’aimerais bien chanter encore longtemps : « Mon pays, ce n’est pas un pays, c’est l’hiver… »

M. Yves Grondin District 8

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