fermer

Agrile du frêne

L’agrile du frêne est un insecte ravageur originaire d’Asie. Arrivé en Amérique vers 1998, probablement transporté dans du matériel d’emballage en bois, l’insecte a été découvert après la mort de plusieurs frênes dans la région de Détroit et de Windsor en 2002. Au-delà de 100 millions d’arbres sont morts au cours des dernières années en raison de la propagation de l’agrile. À Drummondville, sa présence a été détectée pour la première fois en juillet 2017.

En Asie, l’agrile n’est pas considéré comme une menace. Les frênes asiatiques ont évolué avec cet insecte et résistent mieux à ses attaques. Toutefois, les nombreux frênes nord-américains lui offrent une nourriture abondante et un habitat propice. L’agrile ne connaît ici aucun prédateur naturel, ce qui lui permet de se reproduire rapidement et sans entrave.

Identification de l’insecte

L’agrile du frêne est un coléoptère vert métallique d’environ 12 mm. Son corps est allongé et ses yeux, globuleux. Sous ses ailes et ses élytres, son abdomen est de couleur cuivrée.

L’agrile pond des œufs minuscules en forme de disques, difficiles à repérer sur l’arbre. Une fois éclose, la larve ressemble à une chenille blanche ou beige à tête brune, avec dix segments bien définis en forme de cloche. Elle peut mesurer jusqu’à 32 mm. Elle vit sous l’écorce où elle creuse des galeries en « S ». L’insecte adulte émerge de l’arbre par un trou caractéristique en forme de « D ».

Cycle biologique

Les agriles s’accouplent durant l’été, entre juin et août. Les femelles pondent généralement de 60 à 100 œufs. Les larves éclosent 7 à 10 jours plus tard et s’enfoncent par la suite sous l’écorce où elles se nourrissent jusqu’au mois d’octobre. Elles hivernent dans le tronc ou dans les plus grosses branches où elles se transforment en nymphes le printemps suivant. Les insectes adultes émergent à partir du mois de juin lorsque la température est suffisante. Les mâles ont une durée de vie adulte d’environ deux semaines tandis que les femelles peuvent vivre jusqu’à trois semaines. Ils se nourrissent de feuilles et s’accouplent rapidement pour recommencer le cycle.

Les agriles adultes sont actifs par temps chaud et ensoleillé et se cachent par temps pluvieux. Ils peuvent voler jusqu’à 2 kilomètres, mais quittent rarement d’eux-mêmes leur arbre.

L’agrile se propage principalement par le transport des bûches.

Impact sur le frêne

L’agrile du frêne, quoique discret, cause d’énormes ravages à un arbre infesté. Il peut tuer l’arbre en aussi peu que 3 ans. En voici les principaux signes et symptômes :

  • Feuillage de la cime dégarni, sans apparition de nouvelles feuilles;
  • Jaunissement et perte des feuilles supérieures et présence de branches mortes dans le haut du frêne;
  • Présence de pousses de branches et de feuilles dans la partie inférieure du tronc;
  • Petits trous en forme de « D » de 3 à 4 mm sur l’écorce;
  • Présence de galeries larvaires en forme de « S » sous l’écorce;
  • Déformation de l’écorce ou fentes verticales;
  • Feuilles grignotées par l’agrile (au stade adulte).

Les larves sont les principales responsables de ces dommages. Les galeries qu’elles creusent sous l’écorce empêchent la sève de circuler et d’atteindre la cime de l’arbre, qui est la première à dépérir.

L’agrile du frêne est difficile à repérer à son arrivée sur un nouveau territoire. Les premiers symptômes de dépérissement des frênes touchés peuvent mettre de 2 à 3 ans avant d’apparaître. Ces années sont donc cruciales puisqu’elles permettent à l’insecte de se reproduire abondamment et d’agrandir le foyer d’infestation.

Mode de propagation

Il est malheureusement impossible d’empêcher les ravages de l’agrile du frêne. Il est toutefois possible de ralentir sa progression.

L’insecte se déplace peu par lui-même, mais il peut parcourir des distances phénoménales à l’intérieur de bûches ou de branches. Une fois introduit dans une région, il se reproduit rapidement et abondamment et ne révèle sa présence que lorsque l’infestation est déjà avancée. C’est pourquoi le déplacement de bûches infestées constitue le principal vecteur de propagation et est limité au maximum par la réglementation de l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA).

Conséquemment :

  • Ne plantez pas de frênes sur votre propriété;
  • Achetez et utilisez localement votre bois de chauffage (à la maison, au chalet, en camping, etc.). Avant de l’acheter, renseignez-vous sur l’origine du bois. La présence de ravageurs dans votre bois de chauffage peut détruire nos forêts;
  • Ne transportez pas de bois de frêne à l’extérieur de la zone réglementée par l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA).

Remerciements :
Certaines informations et images de cette section sur l’agrile du frêne proviennent de l’Agence canadienne d’inspection des aliments ainsi que des villes de Sherbrooke, de Terrebonne et de Gatineau. Nous désirons les remercier de leur autorisation à utiliser ces éléments de contenu.

MENU