À Drummondville, le Service de sécurité incendie et sécurité civile compte trois pompières parmi son équipe. Voici un extrait de leur cheminement de carrière et de leur détermination.
Laurie Normand, préventionniste
Originaire du Lac-Saint-Jean
Au Service de sécurité incendie et sécurité civile depuis 2007
Mon père était chef pompier dans une petite municipalité. Donc, l’incendie, j’en ai entendu parler souvent! Dans le temps, je partais en auto avec mon frère et ma mère lorsqu’il y avait un incendie pour voir de quoi ça avait l’air et observer mon père à l’œuvre! Ma mère adorait ça aussi!
À 18 ans, j’avais un DEP en pâtes et papiers (opérations) en poche. Je me suis fait engager dans une grosse usine de pâtes et papiers à Beaupré, qui s’appelait Abitibi-Price. J’aimais vraiment ce travail ainsi que l’entreprise. Après quelques mois, je parlais de mon père pompier aux autres travailleurs et un pompier de la brigade de l’usine et de la Ville de Beaupré m’a dit : « On cherche justement des pompiers (volontaires) à temps partiel pour la Ville de Beaupré. Viens porter ton CV. Tu aimerais ça, c’est certain et l’on te formera par la suite ».
Je suis donc allée porter mon CV et ils m’ont embauchée. C’est là que j’ai commencé mon cours de pompier 1 avec un moniteur qui s’appelait Jean-François, un préventionniste qui était alors pompier à Québec. Les mois avançaient et l’usine où je travaillais menaçait de fermer. Jean-François m’a alors parlé du cours de prévention incendie qui se donnait à Québec. Il m’a dit qu’il avait déjà fait ce métier avant d’être pompier. Je suis donc allée m’informer et j’ai eu un coup de foudre! J’ai fait le cours et j’ai été recrutée à Drummondville en 2007.
Dans le métier de préventionniste, si l’on désire travailler dans un service d’incendie, les cours de pompier 1 et 2 sont des formations très intéressantes. Connaître la réalité des pompiers est un atout très utile à notre métier, car nous devons protéger les citoyens, mais aussi les pompiers. Nous demandons aussi aux gens des modifications en vertu du règlement municipal afin de rendre les lieux plus sécuritaires pour les citoyens et les pompiers lors d’interventions.
Pour devenir officiers dans un service d’incendie, nous devons avoir fait les cours d’officiers et pour avoir accès à ces cours, nous devons au préalable avoir les cours de pompier 1 et 2. Pour ces raisons, il est très pertinent d’avoir ces formations de pompier 1 et 2, même pour un préventionniste.
Dans mon cas, je n’ai pas complété toutes ces formations, mais j’ai comme objectif de les terminer d’ici quelques années, car ce sont des formations très intéressantes et surtout stimulantes, qui nous permettent de garder nos connaissances à jour.
Mon conseil : suivez votre cœur et surpassez vos limites!
Marie-France Bergeron, lieutenante à l’éducation du public
Originaire de Laval
Au Service de sécurité incendie et sécurité civile depuis 2002
Depuis mon enfance, je cours les feux. Déjà toute jeune, j’embarquais sur mon vélo pour poursuivre les camions rouge flamboyant et les sirènes me faisaient frissonner. Mon rêve était un jour de devenir pompière. Parfois, les circonstances font qu’on doit prendre des chemins remplis d’obstacles, mais, avec de la volonté, on trouve toujours la force d’aller au bout de nos rêves. Voici donc mon histoire…
En janvier 1995, j’étais à ma dernière année du secondaire. Il était maintenant temps pour moi de franchir une nouvelle étape de ma vie : choisir une carrière. J’ai fait part à mon entourage de mon idée de devenir pompière. Certains m’ont dit : « Je te vois très bien dans ce domaine, tu es assez sportive, tu déplaces de l’air, tu n’arrêtes jamais! » D’autres, étonnés, m’ont dit que ça allait être difficile et que c’était pour les hommes! Ces paroles m’ont lancé un défi : j’allais leur prouver le contraire et j’ai immédiatement soumis ma candidature à l’Institut de protection contre les incendies du Québec (IPIQ). En avril 1995, j’ai été convoquée aux examens physiques et écrits. Je me suis vite rendu compte que je n’étais pas du tout préparée pour ces tests très exigeants : le simple fait d’être une grande sportive n’était vraiment pas suffisant. La semaine suivante, je me suis inscrite au Nautilus Cardio afin de suivre un entraînement rigoureux en vue des tests d’avril 1996. Je me suis aussi inscrite pour suivre deux cours : physique et chimie, afin d’enrichir mon dossier scolaire et améliorer mes chances d’admission. À ma grande déception, mon deuxième essai n’a pas été fructueux. J’ai échoué au test de développement couché (« bench press ») par un point. Un enseignant de l’Institut m’a rappelé qu’à 18 ans j’étais encore jeune, surtout pour une femme. Il m’a expliqué que la force physique de la femme était au sommet de sa forme plus loin dans la vingtaine. J’ai donc décidé de poursuivre mes études au cégep en sciences de la santé (dans un programme sport-études de hockey) pour devenir ambulancière. Je voulais toujours devenir pompière, mais j’avais entendu parler de la possibilité que les pompiers deviennent premiers répondants. Jouer cette carte serait un atout. Ce DEC ne pouvait pas me nuire. De plus, je faisais partie de l’équipe féminine collégiale de hockey : tout pour rester en forme!
Malheureusement, lors d’une partie de hockey, j’ai eu un accident au genou gauche : fracture de la rotule, ménisque et ligaments déchirés. Une opération et voilà mon rêve du feu à l’eau! Je décide donc de terminer mon DEC en sciences humaines et de me réorienter vers un autre domaine qui me tient à cœur : l’enseignement au préscolaire et au primaire. Entre-temps, après deux ans de réhabilitation, j’obtiens de très bonnes nouvelles médicales. Je fonctionne comme une neuve!
Le délai étant trop court pour me remettre aux standards pour les tests de 1999, je me prépare pour ceux de 2000. Je fais mon entrée à l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) en enseignement préscolaire et primaire afin d’avoir une porte de sortie advenant un troisième échec à l’IPIQ. Je fais aussi partie de l’équipe des Patriotes de l’UQTR et je travaille intensément mon cardio et ma musculation. Finalement, le mois d’avril arrive et contrairement aux années précédentes, je me sens prête et confiante. Je réussis avec brio toutes les épreuves physiques et écrites. Je suis convoquée en entrevue, puis aux examens médicaux et peux finalement faire ma grande entrée à l’Institut de protection contre les incendies du Québec.
La persévérance est le mot clé. J’ai surmonté toutes les barrières qui se sont dressées sur mon chemin. Cinq ans plus tard, après trois essais et deux ans de rééducation, je constate qu’à 22 ans, j’ai maintenant la maturité, l’endurance physique et la détermination nécessaires pour entrer dans le monde des pompiers.
J’ai complété un DEP (diplôme d’études professionnelles) en intervention en sécurité incendie d’un an à l’Institut de protection contre les incendies du Québec, puis un DEC de deux en prévention des incendies au Collège Montmorency tout en travaillant comme pompière (volontaire) à temps partiel au Service des incendies de Charlemagne (la ville de Céline). Ce petit bagage d’expérience m’a aidée dans mon cheminement et m’a servi de tremplin afin de pouvoir travailler à Drummondville le 24 août 2002, à l’âge de 24 ans.
En 2008, j’ai été promue au poste de lieutenant à l’éducation du public, ce qui me permet de rallier mes deux passions : l’éducation et le combat des incendies!
Ma détermination me permet aujourd’hui de compter treize années de service au sein de la brigade incendie drummondvilloise.
Mon conseil : le mot clé est la persévérance. Lorsqu’on veut, on peut! Croyez en vous!
Catherine Brunelle, pompière à temps partiel
Originaire de Drummondville
Au Service de sécurité incendie et sécurité civile depuis 2004
Nos rêves nous permettent de nous réaliser, de nous accomplir et d’avancer dans la vie. Il n’est pas toujours évident d’obtenir ce que l’on souhaite ou ce que l’on veut dès la première lancée, mais nous devons persévérer et, surtout, ouvrir nos horizons afin d’arriver à notre but.
Je m’explique en prenant mon exemple de parcours professionnel. Dès mon tout jeune âge, je souhaitais devenir une femme de carrière et m’épanouir dans quelque chose que j’aimerais. J’étais en maternelle et déjà je savais que ma vie serait un tourbillon d’émotions fortes, que je passerais ma vie dans des véhicules d’urgence. Tout ça parce que j’avais eu la chance de visiter un camion de pompier et une ambulance lors d’un avant-midi d’activités.
Avec les années, mes parents m’ont encouragée et m’ont poussée pour que je réalise ce que je voulais le plus au monde : devenir pompière. Ça n’a pas toujours été facile en raison de la critique, du jugement des autres ou bien encore de mon tout jeune âge. Je n’avais que 17 ans à la fin du secondaire lorsque je me suis présentée à l’IPIQ (Institut de protection contre les incendies du Québec) pour les tests d’entrée. L’un des dirigeants m’a clairement dit : « Tu ne seras pas choisie cette année, tu es trop jeune. » Ça m’a déçue, malgré mes efforts et mon parcours faits jusque-là.
Durant cette année-là, au lieu de perdre mon temps à attendre, je décidai de m’inscrire au cégep de ma région pour m’avancer dans mes études tout en travaillant de nuit pour ramasser de l’argent. Je m’entraînais en vue des tests physiques et j’allais régulièrement à la caserne pour jaser avec les pompiers et me familiariser avec les équipements. L’année suivante, je me suis réinscrite pour les tests. J’étais plus que prête : la forme physique, la maturité et la volonté y étaient. Cette fois, ce fut la bonne et je fus sélectionnée!
J’ai eu la chance de faire mes stages dans ma ville et ensuite d’y être embauchée dès la fin de mes études. Depuis ce temps, j’y travaille à temps partiel et j’ai toujours le feu sacré pour le métier. Comme je vous mentionnais précédemment, j’ai eu la chance de visiter un camion de pompier et une ambulance dès l’âge de cinq ans. Alors maintenant, je réalise mes deux plus grands rêves d’enfance : je suis pompière à temps partiel depuis 2004 et ambulancière à temps plein depuis 2007, et je m’épanouis toujours autant!
Mon conseil : nos rêves, une réalité possible à réaliser!