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Réglementation encadrant l’aménagement des zones de stationnements

À la demande du Conseil municipal, une réflexion a été menée par le Service de l’urbanisme concernant l’empreinte au sol des aires de stationnement, autant au centre-ville que dans les secteurs résidentiels multifamiliaux et commerciaux de grandes surfaces.

Après avoir mené une rigoureuse réflexion des tendances observées au Québec, et consulté les acteurs du milieu, les services techniques de la Ville ainsi que sept autres villes comparables, la Ville vise l’application des meilleures pratiques pour lutter efficacement contre les ilots de chaleur tout en améliorant la gestion des eaux pluviales, et en agissant sur la sécurité des piétons dans un contexte de mobilité durable.

L’environnement et la qualité de vie au cœur de cette vision

La présence de grandes surfaces minéralisées combinée à la production de chaleur des différentes activités humaines et à l’intensification de l’urbanisation accentue le phénomène des ilots de chaleur.

La lutte aux ilots de chaleur est reconnue comme un enjeu de santé publique par les autorités compte tenu des impacts négatifs sur les populations les plus vulnérables.

Des dispositions sont également prévues pour permettre les meilleures pratiques environnementales associées à la gestion des eaux pluviales et pour favoriser la mobilité durable à l’intérieur des aires de stationnement, et ce, sur l’ensemble du territoire de la Ville de Drummondville.

Les objectifs de la gestion optimale des eaux pluviales sont d’accroître l’infiltration des eaux pluviales, de réduire les surfaces imperméables et de favoriser l’évaporation et la transpiration engendrant une réduction du réchauffement de surface. Le stockage et l’épuration des eaux pluviales par la bio rétention et l’humidification des sols.

Selon le plan de mobilité adopté par la Ville de Drummondville à l’automne 2019, les bénéfices associés à la mobilité durable sont nombreux, que ce soit en termes économiques pour rendre les déplacements efficaces ou contribuer à la réduction des dépenses en transport des ménages tout en favorisant le dynamisme commercial.  Dans sa composante sociale, la mobilité durable facilite l’accès des personnes à mobilité réduite et est compatible avec les saines habitudes de vie. Finalement, au niveau environnemental, la mobilité durable limite la consommation d’espaces et de ressources, elle permet de rentabiliser les infrastructures et réduit les émissions de gaz à effet de serre.

Selon le plan de mobilité durable de la Ville de Drummondville, les enjeux majeurs d’urbanisme ayant un impact sur la mobilité durable sont la faible densité du cadre bâti, la présence de plusieurs friches urbaines non développées et l’occupation importante du stationnement sur le territoire.

Afin de répondre aux problématiques relatives à ces enjeux et de favoriser la mobilité durable dans le développement de Drummondville, une série d’orientations sont proposées autour des trois grands thèmes que sont : l’aménagement du territoire, la multimodalité et la gestion du stationnement.

La réduction de l’empreinte au sol du stationnement sur le territoire est l’une des différentes orientations liées à la gestion du stationnement faisant partie du plan de mobilité durable adopté par la Ville de Drummondville à l’automne 2019.

Différentes recommandations ont été émises dans le cadre de la révision des normes de stationnement afin de s’arrimer avec la politique de l’arbre soit :

1.       Augmenter la dimension des îlots de verdure dans les aires de stationnement afin de favoriser la croissance des arbres à grand déploiement;

2.       Prévoir des grandes fosses linéaires dans la partie centrale des aires de stationnement;

3.       Choisir des essences à grand déploiement dotées d’un plus grand pourcentage de canopée par rapport aux arbres décoratifs habituellement plantés dans les aires de stationnement;

4.       Exiger la plus grande diversité d’essences possible pour limiter les ravages des insectes ou les maladies;

5.       Augmenter la biodiversité et rendre les aménagements plus naturels;

6.       Prioriser la conservation de la végétation existante et prévoir des normes de protection des arbres lors des travaux;

7.       Faire la promotion des bonnes pratiques d’entretien et prohiber certains types d’interventions (étêtage).

État de situation à Drummondville

L’analyse de la situation a entre autres permis de mettre en évidence les importantes superficies minéralisées dédiées tant à la circulation qu’au stationnement des véhicules automobiles qui représentent près de 50% de la superficie totale du centre-ville. À titre de comparaison, l’occupation au sol de l’ensemble des bâtiments représente seulement 18,5% de la superficie totale du centre-ville.

Une étude de différents projets résidentiels et commerciaux récemment réalisés a permis de comparer les exigences relatives au nombre minimal de cases de stationnement par rapport au nombre de cases réalisées sur les sites par les promoteurs. De façon générale, le nombre de cases de stationnement aménagées excède le nombre minimal de cases requis par le règlement de zonage.

Depuis plus de 20 ans, le règlement de zonage permet, pour les établissements résidentiels et commerciaux du centre-ville une réduction substantielle du nombre minimal de cases de stationnement requis compte tenu de la présence de nombreux stationnements publics et de la possibilité d’obtenir une vignette de stationnement, autant pour les travailleurs que les résidents.

Certains projets commerciaux et institutionnels nécessitent tout de même l’aménagement d’un nombre important de cases de stationnement sur le site. Dans certains cas, la vocation du bâtiment, la provenance de la clientèle, la proximité des autoroutes et la superficie de terrain disponible sont des facteurs qui contribuent à augmenter le nombre de cases de stationnement aménagées sur le site.

De plus, le nombre de cases de stationnement aménagées par les établissements commerciaux de grandes surfaces est généralement calculé en fonction de répondre aux besoins de la clientèle fréquentant l’établissement lors de la journée la plus achalandée de l’année.

Toutefois, du point de vue de l’aménagement du territoire, l’augmentation du nombre de stationnements allonge la distance entre les pôles d’activités, ce qui contribue à encourager davantage l’utilisation de la voiture. Le recours à la voiture représente donc un frein à la densification du territoire, à la rentabilisation des infrastructures et à la mobilité durable.

Face à ces constats, le service de l’urbanisme a présenté au Conseil les recommandations produites par le ministère des Affaires municipales et de l’Habitation (MAMH), concernant la lutte aux ilots de chaleur urbains par l’aménagement des aires de stationnement, de même que certains extraits de la norme (BNQ 3019-190/2013) qui a été rédigée par le Bureau de normalisation du Québec et qui est un ouvrage de référence conçu expressément pour les concepteurs d’aires de stationnement.

Dans le contexte où le conseil ira de l’avant avec l’adoption pour de nouvelles de nouvelles dispositions réglementaires afin de réduire l’empreinte au sol des aires de stationnement privées et d’intégrer les différentes recommandations concernant l’aménagement durable de ces espaces dans le contexte de la lutte aux ilots de chaleur, de gestion optimale des eaux pluviales et de favoriser la mobilité durable, la Ville devra également donner l’exemple lors de l’aménagement ou du réaménagement de ses aires de stationnement publiques et dans le cadre de la réalisation du centre sportif Girardin ou lors de la réfection prochaine du stationnement de la Place d’Armes.

Les meilleures pratiques d'aménagement des aires de stationnement

Actions concrètes à venir

Réduire le nombre minimal de cases de stationnement à fournir pour les usages résidentiels (0,5 case par logement) et commerciaux (20% de la norme) au centre-ville en tenant compte de la proximité d’une aire de stationnement publique;

Fixer un nombre maximal de cases de stationnement à fournir correspondant à 150% du nombre minimal de cases exigé;

Permettre l’aménagement de cases de stationnement réservées pour les petites voitures;

Permettre une réduction de 15% du nombre minimal de cases de stationnement lors de la mise en commun des aires de stationnement;

Encourager le partage des cases de stationnement entre différents usages ayant des périodes de fréquentation distinctes;

Permettre la réduction du nombre minimal de cases de stationnement à fournir en présence de cases réservées pour l’autopartage;

Exiger un taux de 10% du nombre minimal de cases de stationnement en souterrain pour certains projets immobiliers majeurs de 4 étages et plus au centre-ville et de 6 étages et plus sur l’ensemble du territoire nécessitant l’aménagement d’aires de stationnement de grandes surfaces.

Exiger la plantation d’arbres à grand déploiement fournissant au moins 25% de canopée à l’intérieur des aires de stationnement de grandes surfaces composées de 25 cases et plus;

Permettre les revêtements de sol de couleur claire ou ayant un indice de réflectance solaire élevée.

Permettre l’infiltration des eaux de surfaces à l’intérieur d’aires de biorétention ou de fosses de plantation à l’intérieur des aires de stationnement;

Permettre l’utilisation de revêtements de sol perméables à l’intérieur des aires de stationnement à des fins résidentielles, commerciales, industrielles, communautaires et publiques.

Exigence de fournir un nombre minimal d’espaces de stationnement pour vélos calculé en fonction du nombre de cases de stationnement requis;

Exigence d’aménagement d’espaces piétonniers (trottoirs, allées ou corridors désignés pour les piétons et les cyclistes) à l’intérieur des aires de stationnement de grandes surfaces.

Exemples de stationnements

Stationnement à Ville Saint-Laurent (crédit photo : Ville Saint-Laurent)

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